été meurtrier : morts quotidiennes au travail

Au boulot n°503

Souffrance au travail

 

Les grands médias ne parlent  quasiment jamais des 550 accidents mortels ni des 700 suicides liés au travail, ni des 4500 handicapés du travail par an. Pas de « unes », pas de journaux télévisés, pas de suivi ni alertes, pas de mobilisation des esprits, donc pas de prévention ni de réparation. CHSCT fermés, médecine du travail démantelée, inspection du travail bridée (cas emblématique de la suspension de l’inspecteur Anthony Smith).

Aucune prise en compte sérieuse  de la souffrance au travail : : le Covid19 a été reconnu « maladie professionnelle »  pour les policiers pas pour les infirmiers.

La semaine passée, un électricien de 30 ans, un routier de 43 ans, un ouvrier du bâtiment de 50 ans, un élagueur de 52 ans, un bucheron de 54 ans, un autre ouvrier du BTP, de 60 ans, un technicien de maintenance de 60 ans, un employé de 63 ans sont décédés au boulot.

Michel Bianco a perdu son fils Jérôme d’une chute de 8 m de hauteur faute de garde-corps le 2 août 2006. Il a remué ciel et terre en un long combat judiciaire contre la faute inexcusable de l’employeur. Le 2 août 2020 il écrit à son fils disparu : « ça fait 14 ans que ce jour noir se lève. La déchirure de ta disparition est toujours aussi lancinante. Bien sur le chemin de la vie avance : ta fille Célia va avoir 14 ans. J’imagine ta fierté de te promener avec elle. Alors oui plus jamais ça. Partir un matin au travail pour ne jamais rentrer le soir. Cette année, Paloma, Nathalie, Pauline et d’autres se trouvent confrontés à cette horrible injustice. Les victimes de l’effondrement de la scène de Madona en 2009 au stade vélodrome attendent encore que la justice condamne les responsables. Bien sur le combat continue pour que les accidents du travail sortent de la rubrique des faits divers et deviennent une question sociale. Pour cela, avec d’autres, j’en parlerais encore et encore pour casser le silence du mépris des deux morts par jour d’accident du travail dans notre pays ! Ton père ! »

Gérard Filoche

 

 

2 Commentaires

  1. mendoza daniel
    Posted 31 octobre 2020 at 13:39 | Permalien

    Bonjour cher camarade,
    hier à Gan(64),un peintre de 52 ans est décédé coincé entre sa nacelle et une poutre.
    Une pensée ému pour sa famille.
    Il s’ajoute à la longue liste de votre chronique que vous tenez sur l’huma,continuer.

  2. Posted 2 novembre 2020 at 10:29 | Permalien

    her-e-s ami-e-s, cher-e-s auteur-e-s,

    En premier lieu, nous espérons que ce message vous trouve en bonne forme, et dans la mesure du possible épargné-e-s par les conséquences de la crise sanitaire actuelle.

    Comme nous pouvions le craindre depuis plusieurs semaines déjà , l’évolution de la pandémie et le retour du confinement ne nous permettrons pas de tenir les journées Maitron prévues les 1er et 2 décembre, qui sont donc reportées. Pour que les journées Maitron restent un moment d’échange avec l’ensemble des auteur-e-s, contributeurs/trices, lecteurs/trices et soutiens du dictionnaire, il nous apparaît indispensable qu’elles se déroulent dans un climat suffisamment serein et en présence du plus grand nombre. Nous nous efforçons donc de trouver une nouvelle date, avec toutes les incertitudes qui pèsent encore sur les prochains mois. Nous vous tiendrons bien sûr informé-e-s du calendrier retenu.

    Dans l’attente, les activités de dictionnaire se poursuivent bien sûr, malgré les difficultés d’accès aux archives. Outre l’apport constant de nouvelles biographies et de compléments, signalons de nombreux contenus inédits sur le site Maitron (articles, documents, supports multimédia) et l’intégration de nouveaux dictionnaires internationaux, dont l’Allemagne, dernier en date. La recherche avancée du site Maitron.fr enregistre de nouvelles options (Commune de Paris, dictionnaires internationaux, etc.) et va très prochainement s’enrichir de nouvelles modalités. Enfin, rappelons que le dictionnaire consacré à la Commune de Paris, coordonné par Michel Cordillot sera disponible début 2020, avec là aussi d’importants compléments en ligne.

    Nous espérons que vous traverserez les prochaines semaines sans dommage et que nous pourrons nous retrouver au plus vite pour poursuivre nos échanges, au grand air et peut-être même démasqué-e-s.

    Bien cordialement

    Paul Boulland

    Paul Boulland
    CNRS, Centre d’histoire sociale des mondes contemporains
    Campus Condorcet – Bâtiment recherche Sud
    5 Cours des Humanités
    93322 Aubervilliers Cedex
    01-88-12-00-35

Déposer un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera jamais transmise.

*